En mars 2011, plusieurs élus associés à la Maison de l'emploi Pévèle-Mélantois-Carembault, avaient lancé une motion pour dénoncer le désengagement de l'État qu'ils qualifiaient de « rupture unilatérale de contrat ».
S’étaient associés à cette initiative, selon le quotidien régional La Voix du Nord (24/03/2011), Bernard Debreu, maire de Seclin (Pcf), Luc Monnet, président de la communauté de communes du pays de Pévèle et conseiller général de Cysoing (Ump), et Jean-Luc Méquignon, maire adjoint d’Annoeulin (Ps) et Marc Godefroy, président de la Maison de l'emploi, maire de Lezennes et conseiller général (Ps) du Nor.
Ce dernier dénonçait ainsi la situation : « Nous avons appris que l'État a décidé, unilatéralement, de baisser de 40 % sa dotation, qui passerait ainsi de 850 000 à 516 000 euros. Or, l'emploi c'est sa responsabilité ! La Maison de l'emploi, c'est, en fait, une co-fondation datant de 2006, demandée par le ministre du Travail Jean-Louis Borloo. Nous devions relayer et animer les politiques nationales sur notre territoire qui compte 44 communes. Ce partenariat a été positif jusque 2010. Mais, aujourd'hui, j'ai vraiment envie de pousser un coup de g... et de faire savoir que les élus ne sont vraiment pas d'accord. Ce n'est pas une position politicienne, mais une décision politique de Paris que nous mettons en cause ! »
L’élu nordiste continue à décrire les conséquences de la situation sur sa structure, qui fonctionne dans le cadre d’un groupement d'intérêt public : « Nous avons travaillé sur notre plan d'action jusque 2014 avec une quarantaine de partenaires et nous misions sur un budget de l'ordre de 1,2 millions. Cela en sachant que, dans un contexte de tension des finances publiques, nous avions accepté une baisse de la manne de l'État à 750 000 euros.
« Dans un premier temps, celui-ci a annoncé une baisse de 58 %. Puis, elle a été ramenée à 40 %, appliquée uniformément à toutes les Maisons de l'emploi. C'est une dynamique qu'il a voulu et qu'il est en train de casser. Le reste de notre budget est approvisionné par les collectivités à hauteur de 30 %, des organismes consulaires, Lille Métropole communauté urbaine... Les gens de la Maison de l'emploi veulent bien mouiller la chemise mais certainement pas sortir le porte-monnaie de leurs concitoyens. »
La maison de l’emploi veut maintenir ses cinq antennes en tant que lieu d'accueil, d'information et d'orientation pour les demandeurs d’emploi, les salariés et les responsables d'entreprises. Elle a cherché, en 2011, un financement de substitution avec le Fonds social européen mais craint à l’avenir de ne pouvoir maintenir ses neuf salariés, dirigés par Jalal Bouhsina.
En avril, la colère du représentant de la maison de l’emploi était rejointe par celle du président de la Mission locale, Jean-Claude Patou, qui se disait « furieux » de la remise en cause du mode de fonctionnement. Il protestait : « il n'est plus fait mention du partenariat avec les élus locaux. On se moque d'eux c'est comme si on s'asseyait dessus ! » (La Voix du Nord, 4/04/2011). On joue vraiment au yo-yo avec les jeunes alors que le chômage "explose". Pour l’adjoint au maire de Faches-Thumesnil (Ps), « on ne peut même pas justifier ça par des économies budgétaires car, dans le même temps, l'État annonce la relance de 7 000 contrats d'autonomies confiés à un opérateur privé avec des résultats moindres pour un coût dix à vingt fois plus cher. »
Mais les difficultés n’interdisent pas la fierté. Marc Godefroy, qui préside le 16 juin l'assemblée générale de la maison de l’emploi à Phalempin la présente comme « une sorte d'agence de développement territorial pour l'emploi » (La Voix du Nord, 10/06/2011).
L’assemblée générale devrait, outre l’adoption des rapports statutaires, être l’occasion de valider une nouvelle convention constitutive pour la période 2011-2014, de signer une charte de partenariat en matière d’accueil, information et orientation et enfin d’approuver une charte de fonctionnement avec Pôle emploi.
Le même jour, la maison de l’emploi organise une rencontre de son Club Réseau RH des entreprises de transport qui vise à transmettre savoirs et bonnes pratiques en matière de gestion des ressources humaines dans ce secteur professionnel.