Médecin du roi Louis XIII et commissaire général des pauvres du royaume, fondateur de La Gazette, ancêtre journaux français, des Théophraste Renaudot (1586-1653) donna également naissance à une institution qui peut être considérée comme le premier service public de l’emploi du territoire.
Dans son traité Sur la condition des pauvres du royaume, rédigé en 1610, Renaudot établit un plan pour lutter contre la pauvreté. Il imagine un bureau de placement pour permettre l’emploi de vagabonds à des tâches d'utilité publique. Le cardinal de Richelieu estime que cela peut détourner un peu le peuple de mauvaises intentions.
Le Bureau d'adresses et de rencontres voit le jour (sans doute en 1929) dans la maison du Grand Coq, sur l’île de la Cité à Paris, entre la rue de la Calandre et le quai du Marché neuf. C’est une agence de renseignements divers qui enregistre les demandes d'emplois, les propositions de vente, d'achat, les déclarations de toute nature.
En juin 1632, la Feuille du Bureau d'adresses démarre sa publication, permettant de mettre en relation les employeurs offrant du travail et les travailleurs qui cherchent un emploi, ainsi que les acquéreurs et les vendeurs de biens, les fabricants et les clients éventuels d'artisanat. Les annonces coûtent 3 sous.
En 1633, une ordonnance oblige tous les sans emplois à s’inscrire au Bureau d'adresses.
Le Bureau d'adresses accueille également des Conférences où l'on débattait d'idées politiques, religieuses, philosophiques et scientifiques. À partir de 1640, des consultations médicales gratuites y sont proposées par plusieurs médecins, au grand mécontentement de la Faculté de Paris.
La fréquentation augmentant, un autre Bureau d'adresses est ouvert au Louvre en 1641.
La mort des protecteurs de Renaudot, Richelieu et Louis XIII, en 1642 et 1643, permettent à ses adversaires de faire cesser ses initiatives sociales. En 1644, toutes ses fonctions officielles lui sont retirées par le Parlement de Paris.
Les Bureaux d'adresses parisiens ferment en 1646.
- Voir aussi : Théophraste Renaudot, précurseur éclectique (14/11/2008)