L’efficacité du microcrédit est aujourd’hui connue, et son rôle dans la réduction de la pauvreté est attesté. Cependant, des interrogations subsistent quant à sa capacité à rejoindre et à répondre aux besoins des groupes les plus défavorisés. Une étude (en anglais) du groupe consultatif pour l’assistance aux plus pauvres (CGAP), analyse l’action d’institutions de microcrédit, et tente de cerner pourquoi si peu d’entre elles sont intéressées à participer à des projets envers les catégories les plus discriminées.
Voici les conclusions de ce texte (traduction personnelle) :
« Les personnes les plus pauvres, que la microfinance a du mal à atteindre, sont pourtant fondamentalement le cœur des initiatives de développement – dont elles constituent un des filets de sûreté au sein d'une stratégie sociale de protection. Mais l'industrie de microfinance a généralement ignoré la protection sociale ou s’en est délibérément écarté. Les praticiens de la microfinance confondent souvent protection sociale et subsides ou subventions qui fausseraient les marchés et entraveraient les efforts pour une économie durable. A contrario, les experts en matière de protection sociale associent généralement le microfinance à de l'endettement qui augmente la vulnérabilité des pauvres.
« Ces présupposés empêchent l'exploration créatrice de quelques synergies potentielles importantes. Le secteur de la microfinance a besoin d’explorer de nouvelles approches s'il veut prolonger l'impact de ses services envers les plus pauvres. Les programmes sociaux doivent aider leurs participants à créer un plan de longue durée -- un scénario de montée en puissance -- incluant l'accès à des services financiers. Les professionnels de la microfinance et de la protection sociale doivent pouvoir servir ces deux besoins par des collaborations soigneusement structurées. Ce potentiel peut être exploité si les professionnels dans les deux domaines laissent leurs idées reçues derrière eux, et commencent en parlant davantage entre eux, pour s’engager dans des efforts de collaboration mutuellement salutaire ».
Graduating the poorest into microfinance: linking safety nets and financial services, Hashemi, S.; Rosenburg, R., Consultative Group to Assist the Poorest (CGAP) (2006) , 8 pages.
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