Le Groupement des innovateurs pour l’emploi (Groupie), fondé en 2007, a réuni 300 participants dans un hôte de Disneyland Paris pour sa première manifestation publique, le 3 avril 2008 sur le thème de la « mobilisation territoriale des entreprises pour l'emploi. »
La labellisation avait le label du Grenelle de l’insertion. On trouvera quelques échos sur le site de Michel Abhervé, professeur associé à l’université de Marne-la-Vallée, qui suit le Grenelle de l’insertion pour le syndicat des employeurs de l’économie sociale, Usgeres, sur un blog.
Voici aussi quelques unes des phrases clés que j’ai relevées lors de cette journée.
Thierry du Bouëtiez, directeur général adjoint des services du conseil général de Seine et Marne et président de Groupie a expliqué qu’il voulait « faire avancer le schimlblick », c’est à dire que les politiques d’insertion permettent effectivement d’insérer dans l’emploi.
François Perrussot, conseiller général et président Initiatives 77 a affirmé qu’il souhaitait aussi rapprocher l'entreprise du monde de l'insertion et Daniel Dreux, vice-président de Disneyland Paris a montré un exemple, un chantier d'insertion monté par son entreprise avec Initiatives 77.
Mathieu Angotti, chercheur au Credoc, a rendu compte de l’enquête auprès des entreprises menée sur l’insertion. Il souligne le paradoxe des bienfaiteurs (on en retire quelque chose) et les motivations de l'entreprise : recruter, rencontrer pour faire des affaires, donner une bonne image, innover en regardant ce qui se passe. L’objectif de telles actions dans une entreprises peuvent être de deux ordres : caritatif (aller vers, sous-traiter, financer) ou intégratif (accueillir, recruter). Le site de Groupie diffusera ultérieurement cette étude.
La table-ronde finale s’interrogeait : « vers un label qualité entreprise insérante ? »
Julien Damon, professeur à l’Institut d’études politiques de Paris et animateur des échanges du Grenelle de l’insertion a postulé qu’il fallait « sortir du bidouillage », qu’il y avait besoin d'un ensemblier, citant les Plie ou (de préférence) les maisons de l’emploi. Il a proposé d’abandonner les dispositifs pour les parcours.
Vincent Eblé, président du conseil général de Seine et Marne a témoigné que son département a expérimenté des clauses d'insertion non contraignantes, mais que çà n'a pas bien marché, c’est pourquoi le conseil général s’oriente, après dialogue avec les professionnels, vers des règles plus contraignantes dans ses marchés.
Le représentant du Medef d’Île de France, Jérôme Dubus, a plaidé pour un label développement durable, incluant la notion d’insertion. Il a rappelé – à l’intention des pouvoir publics – que « les entreprises n'ont jamais demandé des contrats aidés », et que les partenaires sociaux ne sont pas consultés lors du lancement de ceux-ci.
Le représentant de la Cgpme, M. Jamet, s’est inquiété de ce qu’un label pour les grandes entreprises risquerait decrédibiliser encore plus les Pme.
Pour Philippe Lengrand, Cfdt il s’agit d’arriver à des droits accessibles à tous. Pour cela, il faudra placer l'action syndicale sur le champ de la prévention dans l'entreprise.
Le Haut commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté, Martin Hirsch, s’est inquiété qu’il n’y ait que 10 000 contrats de professionnalisations utilisés par des adultes. Il a souhaité une réorientation des aides à l'emploi, estimant les aides au secteur marchand déclenchaient pour 80% d’entre elles un effet d'aubaine pour des embauches qui auraient eu lieu de toute façon, tandis que dans le secteur non marchand on avait 80% de non retour à l'emploi.
Thierry du Bouëtiez a conclu en proposant de revoir complètement l'accompagnement tout en appelant à « une mobilisation citoyenne. »