Selon l'AFP les maires des huit villes qui la composent communauté d'agglomération de Plaine Commune, en Seine-Saint-Denis, ont exprimé le 15 novembre 2010 leur « inquiétude » quant à l'avenir de leur maison de l'emploi, une des toutes premières de France, dont le budget pourrait connaître « une réduction drastique. »
Dans un communiqué diffusé le 16 novembre, Patrick Braouzec, député (PCF) et président de Plaine Commune a indiqué que le budget de fonctionnement annuel alloué par l’État passerait de 1,3 million à 300 000 euros, soit une baisse de 75%.
L’élu de Saint-Denis souligne que la Maison de l’emploi, créée en 2007, « s’inscrit dans une démarche de complémentarité avec le Pôle emploi en accompagnant quotidiennement 24 000 demandeurs d’emploi et 15 000 bénéficiaires du RSA [revenu de solidarité active]. »
Les maires des huit villes estiment que le nouveau cahier des charges « interdirait désormais de remplir plusieurs fonctions qui sont aujourd’hui au cœur de ses missions » citant les cyberbases (qui accueillent 4 300 personnes), l’accompagnement des publics avant recrutement, la promotion de l’alternance, la validation des acquis de l’expérience (VAE) ou l’amorçage des projets de création d’entreprises.
Après avoir rencontré le préfet, les responsables politiques veulent, avec les syndicats, se voir recevoir par le nouveau ministre du travail, Xavier Bertrand.
Dirigée par Richard Gendron, également directeur de l’emploi et de l’insertion de Plaine Commune, la maison de l’emploi emploie actuellement 19 personnes qui craignent pour leur avenir, selon La Gazette des communes (16/11).
Selon la lettre Localtis (16/11), Philippe Laurant-Quintin, coordinateur représentant syndical Cgt a estimé qu’il s’agit d’un « affront fait aux populations au moment où les indicateurs sociaux sont dans le rouge, et cela depuis des années. »
Le maire de Pierrefitte, Michel Fourcade (Ps), qui vient d’installer l’antenne communale de la maison de l’emploi, s’interroge : « Inauguration le 2 décembre, fermeture le 3 ? »
Pour Jean-Pierre Leroy, conseiller municipal d'Epinay-sur-Seine la maison de l’emploi « est quelque chose de rentable ». Il estime avoir « suffisamment de recul pour dire que les publics qui y sont reçus n’auraient pas été reçus ailleurs. »
Assurant « On n’abdique pas, on va se battre », Patrick Braouezec semble prêt à entonner le cri de guerre des Capétiens, « Montjoie Saint-Denis ! » (que trépasse si je faiblis).
À l’Assemblée nationale, lors du débat budgétaire sur la mission travail et emploi (15/11), il a assuré que, si la réduction de des subventions de l’État était maintenue, les six antennes de la maison de l’emploi de la seraient amenées à fermer, dès le 1er janvier 2011.
Il remarque que « le directeur départemental du travail et de l’emploi, le directeur de Pôle emploi, le sous-préfet en charge de cette question ont souligné, au sein même du conseil d’administration, qui s’est réuni il y a un mois, que les maisons de l’emploi étaient particulièrement efficaces alors pourtant qu’il s’agit d’un territoire urbain. »
Patrick Braouezec estime à la chambre des députés que « s’agissant de l’accès à l’emploi, [les maisons de l’emploi] sont plus efficaces que Pôle emploi. Elles permettent le retour à l’emploi de personnes très éloignées du monde du travail, grâce à un accompagnement individuel très approfondi. » Il en conclut que « remettre en cause ce fonctionnement serait assassin. »