Il faut lire tous les jours Michel Abhervé, professeur associé en économie sociale et politiques publiques à l'université de Paris Est Marne la Vallée qui publie un des blogs consacrés au thème de l’emploi parmi les plus pertinents.
Il s’autorise parfois quelques incursions sur d’autres sujets politiques ou institutionnels, comme une brillante analyse sur Enclaves, exclave et intercommunalité (14/05/2011) qui ravira les férus des subtilités administratives françaises.
Mais plus logiquement c’est à Maisons de l’emploi : nostalgie quand tu nous tiens !, paru le même jour, que je veux faire référence.
Michel Abhervé rend compte de l’audition le 26 avril 2011 de Marie-Pierre Establie d’Argencé, déléguée générale d’Alliance Villes Emploi (AVE), par la commission d’information sénatoriale sur Pôle emploi. On lira ce texte avec grand intérêt. Michel Abhervé conteste, d’expérience, certaines caractérisations du rôle d’un président de mission locale, caractérisé par Marie-Pierre Establie (selon le compte-rendu officiel du Sénat) comme ayant le pouvoir de décider seul.
Il s’interroge sur l’affirmation de l’animatrice d’AVE que l’accompagnement des publics est « une option ouverte par le cahier des charges » des maisons de l’emploi, remarquant que ce n’est l’apanage que de certaines structures rurales. Michel Abhervé remarque que l’audition le laisse perplexe sur les relations entre Pôle emploi et les maisons de l’emploi Marie-Pierre Establie déclarant que « les décisions de Pôle emploi sont rarement prises au plus près du terrain, ce qui est l’un des défauts de cette structure » et demandant une modification de la convention bilatérale en préparation avec AVE, car elle assure qu’elle « était totalement déséquilibrée en faveur de Pôle emploi. »
Notre universitaire conclut que « l’avenir des maisons de l’emploi suppose une capacité à faire évoluer fortement le discours tenu en leur nom au niveau national : moins de nostalgie du projet rêvé, projet que la création de Pôle emploi a rendu totalement caduc, plus de capacité à valoriser l’apport d’un partenariat dans lequel Pôle emploi doit jouer pleinement son rôle et où les autres acteurs apporte[nt] une réelle valeur ajoutée. Cela serait en tous cas grandement préférable au choix actuel de l’État de confier cette mission d’animation territoriale à ses seuls sous-préfets. »