En marge du sommet des chefs d’État du G8 à Deauville, une conférence de l'Association mondiale des services d'emploi publics (Amsep) était organisée à Paris les 26 et 27 mai 2011. Elle bénéficiait de l’appui de Pôle emploi, son directeur général, Christian Charpy, présidant l’association. L’objectif était de s’interroger sur « la contribution des services publics de l’emploi à la sortie de la crise. »
Si les échanges n’ont évidemment pas échappé au caractère un peu formel de ce type de forum, où 55 pays étaient représentés, il régnait cependant dans les interventions publiques un ton sensiblement plus libre que dans bien d’autres instances, grâce en particulier aux intervenants des pays en développement et notamment des nations arabes qui viennent de vivre des révolutions.
Christian Charpy, qui finira en fin d’année son mandat Pôle emploi, a débuté les travaux en remettant en cause la « flexsécurité », un concept importé du Danemark et de Hollande, et qui était fort à la mode à la fin des années 2000 dans toute l’Europe de l’ouest et notamment en France. Pour éviter qu’on le comprenne mal, il a conclu sur le même thème, assurant que la flexibilité était une notion dépassée.
Le plus applaudi a certainement été Said Aidi, ministre de formation professionnelle et de l'emploi au sein du gouvernement provisoire tunisien. Je reprendrai ses propos dans quelques jours.
Je vais tenter ici de résumer d’abord les travaux des quatre commissions puis, dans un prochain article, de mettre l’accent sur les interventions les plus saillantes.
Stefano Scarpetta, haut fonctionnaire de l’OCDE, rendait compte des débats consacrés aux jeunes chômeurs. Il remarquait que, si un diplôme est un atout dans les pays industrialisés, c’est l’inverse qu’on constate dans des pays comme le Maroc.
Pour Donna Kloetz, du Bureau international du travail (BIT), qui rapportait sur les travaux consacrés aux publics vulnérables, les politiques en direction des demandeurs d’emploi de longue durée sont peu lisibles, notamment du fait de l’inflation de données. Elle recommande une réduction du nombre d’indicateurs utilisés.
Le troisième groupe de travail s’intéressait aux transitions. Jean-Pierre Méan, administrateur général du Forem (Wallonie, Belgique), indiquait qu’il convient de ne pas se contenter d’une sur-protection qui s’avèrerait trompeuse. Il faudrait limiter, en montant et en durée, l’indemnisation du chômage et privilégier le maintien dans l’emploi, en regardant les expériences de partage des postes de travail, comme celles menées au Canada.
Enfin, c’est de manière originale la présidente d’une association de microfinance, Catherine Barbaroux (Adie, Association pour le droit à l’initiative économique) qui était chargée de synthétiser les échanges sur la création d’emplois. Évoquant une politique d’encouragement à l’entrepreneuriat « dès le jardin d’enfants », en Croatie, elle a également mis l’accent sur le paiement au résultat mis en place au Brésil pour les opérateurs de formation.
Ø Les comptes rendus des travaux de l’Amsep seront publiés sur Emploi, parlons net.
Christian Charpy, directeur général de Pôle emploi